Le curcuma est surtout connu pour être une épice colorée et odorante.
Il est aussi connu depuis la nuit des temps pour sa riche couleur jaune lumineuse.
A partir de racines fraîches (la poudre convenant tout aussi bien), il est possible de faire de la teinture, du pigment et de l'encre jaune. La base des trois recettes est la même.
Il faut éplucher soigneusement les racines et les couper en petits morceaux. Puis faire chauffer dans de l'eau pendant environ une heure.
Teinture :
Plonger les fibres (pas de mordançage préalable nécessaire) dans le bain de teinture et cuire à feu doux environ 1 heure ou laisser macérer plusieurs heures au soleil.
Une fois refroidies, rincer les fibres à l'eau claire. J'ai choisi de teindre des perles en bois et un échantillonnage de différentes fibres : soie, cotons, lin, laines.
Le séchage se fait à l'abri du soleil.
Le curcuma possède une couleur très lumineuse mais qui reste fragile à l'exposition des rayons solaires. Il est caractérisé de "petit teint", c'est une couleur instable qui va s'estomper avec le temps. A conserver à l'abri de la lumière.
Pigment :
Recette tirée de De Arte Illuminandi, (L'Art de l'enluminure), traité anonyme du XIVe siècle, traduction de Louis Dimier, Ed. Louis Rouard et fils, Paris, 1927, p.43.
Le jus de teinture précédemment obtenu peut nous servir à réaliser ce pigment végétal.
- Mélanger le curcuma (jus) et de l'alun. Laisser macérer 24h. Passer le jus dans un filtre.
- Ajouter du blanc de Meudon (1). Mettre sur le feu quelques instants en remuant avec une spatule pour éviter que se forme l'écume.
- Passer le mélange à travers un linge fin ou un filtre. Le résidu sec constitue le pigment.
(1) La recette originale utilise de la céruse (toxique) comme charge pour fixer la couleur, mais la craie (blanc de Meudon) remplit parfaitement cet office.
Une fois sec, pulvériser le pigment et conserver à l'abri de la lumière. Ce pigment peut être employé en détrempe pour faire une couleur jaune.
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